L'Irlande prise en tenaille - Train de minerais Burundi-Tanzanie - Dérogation américaine au Venezuela

Double remise en cause de l'Irlande dans son modèle économique et sa neutralité historique - Une ligne ferroviaire chinoise de transport de minerais entre le Burundi et la Tanzanie - Le cas à part américain pour le brut lourd vénézuélien...

L'envers du globe
9 min ⋅ 06/02/2025

Je suis Benaouda Abdeddaïm, éditorialiste international à BFM Business. Je vous propose un regard décentré sur l’actualité mondiale : un choix d’événements négligés, où s’imbriquent économie et géopolitique dans des enjeux décisifs. Abonnez-vous pour une perspective sans a priori et explorez ainsi des faits qui éclairent le monde autrement.

| SOMMAIRE

  • MOUVEMENTS DE FOND
    Double remise en cause de l'Irlande dans son modèle économique et sa neutralité historique

  • REPÈRES STRATÉGIQUES 
    - Ligne ferroviaire chinoise de transport de minerais entre le Burundi et la Tanzanie
    - Satellite espagnol de communications sécurisées le plus avancé d’Europe
    - Victoire inédite de la famille Ambani dans le cricket anglais

  • LECTURES PARTICULIÈRES
    - Le cas à part américain pour le brut lourd vénézuélien
    - Désillusion japonaise sur le groupe de Visegrad
    - Séries télévisées turques en vecteurs d’influence

| MOUVEMENTS DE FOND

Double remise en cause de l’Irlande dans son modèle économique et sa neutralité historique

“L’Irlande aurait pu éviter ce statut de maillon faible en développant une force de défense similaire à celle d’autres États européens de taille et de richesse similaires comme le Danemark, la Finlande ou le Portugal, mais l’Irlande n’a pas pris sa propre souveraineté au sérieux à cet égard.”

Eoin Micheal McNamara, chercheur en sécurité et défense à l'Institut finlandais des affaires internationales (Helsinki) - Source : BFM Business

Golfeurs : Comment trouver un terrain d’entente avec le nouveau président des États-Unis, propriétaire depuis 2014 d’un sublime parcours de golf dans la baie de Doughmore ? Lundi, l’Irish Examiner a mis en avant l’idée d’un recrutement comme intermédiaires des meilleurs golfeurs professionnels d’Irlande. Shane Lowry et Rory McIlroy n’ont pas encore été approchés, mais le quotidien de centre-droit de Cork croit savoir que le gouvernement irlandais “n’exclut aucune possibilité pour séduire Donald Trump”. Il apparaît certain, en tout cas, que ce président n’entretient rien des sympathies irlandaises de son prédécesseur, Joe Biden, prompt à rappeler que ses ancêtres au XIXe siècle durent quitter une Irlande dévastée par la famine. Les républicains de retour au pouvoir à Washington font savoir qu’ils se passeront désormais de la coutume institutionnelle des festivités de la Saint-Patrick (le 17 mars), emblématiques de la tradition américano-irlandaise et de toute une influence dans la vie politique intérieure des États-Unis.

1 000 milliards : Un diplomate explique à l’Irish Mail que cette nouvelle majorité américaine a “du mal à saisir ce qu’il y a à retirer” encore de la célébration des racines irlandaises. Trois jours avant son élection le 23 janvier comme chef du gouvernement de centre-droit, Micheal Martin, alors vice-Premier ministre, en adressant ses “plus chaleureuses félicitations” au président Trump, a invoqué des “relations économiques bilatérales dépassant mille milliards d’euros”. “Notre tâche est de renforcer davantage ce partenariat”, a-t-il ajouté, “et de créer des emplois durables et de la prospérité des deux côtés de l’Atlantique”. Dans une note, l’économiste en chef de la société de courtage Goodbody (Dublin), Dermot O’Leary, prévient que c’est justement parce que l’Irlande représente “le 51e État américain du point de vue de l’investissement” que le pays serait confronté à “d’importants problèmes” si l’administration Trump venait à appliquer des droits de douane contre l’Union européenne, tout en coupant le taux d’impôt sur les sociétés (IS) aux États-Unis.

Lâchez-moi : La Maison-Blanche n’admet pas que les dix plus importants contribuables pour Dublin - 56 % de ses recettes fiscales - ne soient que des groupes américains (Google, Meta, Pfizer…). Le ministre américain du Commerce, Howard Lutnick, jusqu’ici PDG de la banque d’investissement Cantor Fitzgerald et en attente de sa confirmation par le Sénat, s’en est agacé auprès de l’agence Bloomberg : “Pourquoi l’Irlande annonce-t-elle un excédent ? Lâchez-moi un peu : tout cela, ce sont nos affaires. Qu’ils paient leurs impôts en Amérique !”. Sur le fond, Eoin Drea, un économiste irlandais au centre d’études européennes Wilfried Martens (Bruxelles), proche des conservateurs européens, ne lui donne pas tort, en soulignant que “ces multinationales américaines sont l’unique raison pour laquelle l’État irlandais a été en mesure de dégager un excédent budgétaire ces deux dernières années”, grâce à l’attractivité de son taux d’IS effectif à 12,5 % devenu la pierre angulaire de l’image de marque irlandaise. En 2024, ce surplus des finances de l’Irlande a frôlé les 22 milliards d’euros, du fait en particulier qu’Apple s’est vu contraint de régler 14 milliards d’euros d’arriérés d’impôts dus à un traitement fiscal antérieur jugé illégal.

Enrichie : Là où les précédents pouvoirs démocrates et républicains à Washington concevaient ces montants comme un facteur lourd d’ancrage de l’économie américaine au sein du bloc commercial européen et de son très lucratif marché unique, celui de Donald Trump n’y voit que détournements de flux financiers. La voie était tracée… En mai 2023, lors d’une audition par la commission des finances du Sénat américain, un expert du Council on Foreign Relations, Brad Setser, a établi une corrélation entre les importations de produits pharmaceutiques des États-Unis en provenance d’Irlande, de Belgique, de Suisse et de Singapour, et un ”évitement fiscal” qui se traduirait par un manque à gagner pour le Trésor américain, ainsi qu’un rétrécissement de “la base industrielle biopharmaceutique” de la première économie mondiale, rendue de la sorte “moins résiliente”. Ce type de charge diffuse si bien que le Washington Post, trois jours avant l’investiture présidentielle, a titré une démonstration dans ce sens : “L’Irlande s’est enrichie en taxant les entreprises américaines. Trump pourrait bouleverser tout cela.”

Intimider : Ce qui ne semble guère faire de doute non plus pour John O’Brennan, titulaire de la chaire européenne Jean Monnet de l’Université irlandaise Maynooth, qui exprime la crainte commune dans son pays que le président américain n’“intimide” ces entreprises technologiques, pharmaceutiques et chimiques afin de relocaliser leurs activités aux États-Unis, ce qui se révèlerait “très préjudiciable” à l’Irlande. Car il ne s’agit pas que de rentrées fiscales : ces multinationales américaines emploient 11 % des travailleurs irlandais, en leur versant rien de moins qu’un tiers de la masse salariale du pays. Une surtaxe douanière de 10 % à 20 % sur la production européenne, donc irlandaise, risquerait de conduire à une remise en cause des chaînes d’approvisionnement qui profitent tant à ce qui est devenu la septième économie de la zone euro. Alors, lundi, en marge d’un sommet informel de l’UE, tout en mettant en garde sur une réponse prématurée à la menace américaine, le Premier ministre Micheal Martin a appelé à “l’unité” des 27 pour faire “la force”.

Météorite : Le numéro 2 du gouvernement, Simon Harris, s’engage, quant à lui, à réunir un “groupe consultatif économique stratégique”, formé de dirigeants d’entreprise et d’experts aux États-Unis, afin de conseiller Dublin. Pour le moment, l’essentiel est de ne pas afficher trop de fébrilité. Certains essaient même de prendre le risque de haut, à l’image du directeur général de la Confédération irlandaise des entreprises, Danny McCoy, en estimant injustifiée la panique qui se répand et en assurant ne pas croire qu’une “météorite” allait s’abattre sur l’économie du pays et balayer son modèle.

Neutralité : Sauf que les griefs des partisans de Donald Trump vont bien au-delà d’un taux d’IS et d’un excédent commercial. À leurs yeux, la politique étrangère et de défense de Dublin en fait une exception dans les relations transatlantiques qui n’a que trop duré. Quels que soient les immenses remous autour d’elle, la République d’Irlande ne compte pas renoncer à sa neutralité historique. Aucun spécialiste irlandais consulté ne se hasarde à l’envisager encore. Alexander Dukalskis, professeur associé de relations internationales à l’University College Dublin (UCD), maintient que le pays demeure fondamentalement “sceptique vis-à-vis des alliances militaires”, quand bien même ce ne sont plus seulement les Américains qui lui réclament une implication accrue en matière de défense, mais les Européens. Vu depuis Helsinki, qui a rejoint l’OTAN en avril 2023, le chercheur irlandais Eoin Micheal McNamara, de l’Institut finlandais des affaires internationales, “l’Irlande aurait pu éviter ce statut de maillon faible en développant une force de défense similaire à celle d’autres États européens de taille et de richesse similaires comme le Danemark, la Finlande ou le Portugal”, au lieu de quoi assène-t-il, “l’Irlande n’a pas pris sa propre souveraineté au sérieux à cet égard”.

Domaine maritime : En ne consacrant toujours que 0,3 % de son produit intérieur brut à l’armée, alors que la cible européenne atteint à présent 2 %, le choix politique irlandais apparaît plus radical encore. Certains rares politiques et anciens militaires poussent inlassablement pour un total changement de doctrine. Le sénateur étiqueté indépendant Gerard Craughwell est de ceux-là, en déplorant jusqu’à l’absence d’un document de stratégie nationale, toujours en suspens depuis 2019. Le mois dernier, d’après ce qu’a rapporté la presse irlandaise, des fonctionnaires irlandais ont alerté leur ministre de la Défense, Simon Harris, sur le fait que de nombreux partenaires européens de Dublin sont passés “en mode préparation de guerre” et qu’ils attendent à présent de l’Irlande la sécurisation “d’infrastructures critiques” pour la sécurité de l’ensemble de l’UE.

75 % des câbles : Robert McCabe, directeur du master de sécurité maritime de l’Université de Coventry (Royaume-Uni), insiste sur la nécessité que le voisin irlandais investisse dans sa marine et dans “les innovations technologiques intelligentes”, afin d’améliorer la maîtrise de son domaine maritime. D’après des sources concordantes, les services de l’État irlandais ne disposent simplement pas des moyens de contrôler sa zone économique exclusive (jusqu’à 370 km des côtes). L’inquiétude centrale porte sur les câbles Internet sous-marins reliant l’Europe à l’Amérique du Nord, dont 75 % passent près ou à l’intérieur des eaux territoriales irlandaises (cf. la carte ci-dessus). Les donneurs d’ordre ne semblent pourtant pas s’en émouvoir. Le mois dernier encore, l’américain Microsoft, qui y dispose d’un très important centre de données, a déposé un dossier pour l’installation de trois câbles sous-marins entre l’Irlande et le Pays de Galles.

Porte dérobée : À Helsinki, Eoin Micheal McNamara précise qu’une commission des forces de défense a recommandé, en 2022, un effort majeur en matière de moyens “sophistiqués” de surveillance. Étant donné la proximité géographique, Londres ne comprend pas que les Irlandais tergiversent encore. Il y a un an, dans un rapport retentissant du centre Policy Exchange, co-signé par deux anciens ministres britanniques de la Défense - un travailliste et un conservateur -, l’Irlande a été qualifiée de dernier État “profiteur” des sacrifices des autres Européens. Plus grave encore dans l’optique de ce document britannique, ce voisin représente une menace sécuritaire en devenant, “pour la Russie, la Chine et l’Iran”, une “porte dérobée” vers la Grande-Bretagne. Eoin Micheal Mc Namara rappelle, de ce point de vue, “qu’historiquement l’impérialisme du Royaume-Uni en Irlande avait été motivée par ses propres préoccupations, selon lesquelles l’Irlande pourrait être une porte dérobée des ennemis” de la monarchie britannique.

Terrain de jeu : En novembre dernier, la télévision publique irlandaise RTE a fait état d’activités considérées comme “suspectes” de la part d’un navire océanographique russe, le Yantar, près de câbles de télécommunications en mer d’Irlande, au nord-est de la capitale. Un mois auparavant, un ancien chef adjoint des forces spéciales irlandaises, élu à la Chambre basse, Cathal Berry, soutenait qu’en raison de “la culture de sécurité médiocre” de son pays, il constituait un “terrain de jeu” pour les services russes de renseignement. Par la suite, un député européen irlandais, le conservateur Sean Kelly, a érigé cet incident maritime présumé comme l’illustration de “menaces croissantes” pour des “actifs stratégiques, dont toute perturbation entraînerait des conséquences catastrophiques pour l’Irlande, l’Europe et le monde entier”, dès lors qu’il en irait du fonctionnement de places financières ou d’infrastructures critiques comme des hôpitaux.

Gêne : Dans un texte de mai 2024 se voulant un appel à une prise de conscience, le sénateur Craughwell écrivait déjà qu’il faudrait un évènement de nature “sismique”, comme la rupture de câbles transatlantiques ou bien du gazoduc avec l'Écosse, pour que l’Irlande “prenne au sérieux sa sécurité nationale”. En attendant, il n’y aurait, dans ce cas, d’autre choix que de requérir d’urgence une mission navale de l’UE, malgré “la gêne” que cela entraînerait pour Dublin. Mais un tel argumentaire peut-il vraiment porter auprès de la majorité de la classe politique et de l’opinion publique ? Ben Tonra, directeur de l’École des relations internationales de l’UCD, avertit que tout gouvernement irlandais “devra décider entre résister aux tempêtes politiques à l'intérieur ou bien se marginaliser et s'éloigner du courant européen dominant”.

| REPÈRES STRATÉGIQUES

Ligne ferroviaire chinoise de transport de minerais entre le Burundi et la Tanzanie

M23 : Le Burundi redoute que la guerre dans l’Est de la République démocratique du Congo ne se prolonge vers son territoire. Vendredi dernier, devant les ambassadeurs accrédités à Bujumbura, le chef de l’État burundais, Évariste Ndayishimiye, a évoqué le risque d’une “guerre généralisée” dans la région des Grands Lacs, face à l’avancée fulgurante de la force anti-gouvernementale congolaise M23 soutenue par le Rwanda.

Nickel : Mais pas question au Burundi de revoir ses ambitions économiques régionales. La veille, un accord a été signé avec la Tanzanie et deux groupes chinois, pour la construction d’une ligne ferroviaire entre les deux pays, afin de transporter le nickel dont le sous-sol burundais regorge. L’objet est de faciliter son exportation par le port de Dar es Salam. La Banque africaine de développement finance les 2 milliards d’euros requis.

Satellite espagnol de communications sécurisées le plus avancé d’Europe

Contrôle : SpainSat NG I a atteint sa bonne trajectoire orbitale dans la nuit de jeudi à vendredi. Son jumeau, le NG II, sera lancé en octobre. Ce dispositif de satellites espagnols de communications sécurisées d’un peu plus de six tonnes chacun doit permettre d’assurer un commandement et un contrôle de l’armée espagnole et de l’Alliance atlantique sur une zone allant des Amériques à l’Asie du Sud-Est.

Course espagnole : Le projet est mené à plus de 40 % par l’industrie espagnole. D’après les éléments de présentation, ces satellites peuvent modifier leur couverture jusqu’à mille fois par seconde, tout en détectant et atténuant les interférences avec “une grande précision”. Le PDG de l’opérateur espagnol Hisdesat, Miguel Angel Garcia Primo, en fait “l’étape la plus importante de la course à l’espace de l’Espagne”.

Victoire inédite de la famille Ambani dans le cricket anglais

Devant CVC : La famille la plus fortunée d’Inde, les Ambani, a remporté les enchères pour une participation de 49 % dans la première des huit équipes anglaises de cricket mises en vente par l’organe dirigeant de ce sport au Royaume-Uni. La franchise des Invincibles est valorisée 145 millions d’euros. Les propriétaires du conglomérat indien Reliance Industries ont pris le dessus sur le fonds britannique CVC Capital Partners.

Jeux olympiques : Outre les Mumbai Indians, cinq fois vainqueurs de la prospère première ligue indienne de cricket, Mukesh Ambani et les siens possèdent des clubs en Afrique du Sud, aux Émirats arabes unis et aux États-Unis. Toujours en ligne de mire : obtenir les jeux olympiques de 2036 à Ahmedabad, dans l’État du Gujarat dont est originaire la famille, comme le Premier ministre depuis 2014, Narendra Modi.

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| LECTURES PARTICULIÈRES

Le cas à part américain fait pour le brut lourd vénézuélien

Dérogation : Chevron escompte sauvegarder la licence dérogatoire américaine qui l’autorise à continuer d’opérer au Venezuela, malgré les différentes sanctions économiques de Washington à l’encontre du pouvoir en place à Caracas. La major américaine tente de faire valoir que si le gouvernement de Donald Trump lui imposait de partir, cela n’aboutirait qu’à accroître l’influence pétrolière de la Chine et de la Russie.

Pénurie : Dans une note à Vienne de Kpler, spécialiste des données sur les matières premières, l’analyste Victoria Grabenwöger montre que les Américains voudraient bien s’épargner une restriction supplémentaire dans la disponibilité du brut lourd dont les trois grands raffineurs du Sud des États-Unis sont si friands. Une baisse de 200 000 barils-jour de cette qualité du Venezuela se traduirait, pour eux, par une “grave pénurie”.

Désillusions japonaises sur le groupe de Visegrad

Avenir polonais : À l’Exposition universelle d’Osaka (du 13 avril au 13 octobre), le thème de la Pologne sera intitulé “Un patrimoine qui guide l’avenir”. Lors d’un événement de promotion dans cette perspective, la Chambre polonaise de commerce et d’industrie au Japon a évoqué un “redémarrage des relations économiques” avec les Japonais, aussi bien dans les machines que les infrastructures et l’agriculture.

Divergence : Tokyo ne semble plus attendre grand-chose, en revanche, de son forum de coopération avec le groupe dit de Visegrad (Hongrie, Pologne, Slovaquie et République tchèque). Michel Kolmas, du département d’études asiatiques de l’Université métropolitaine de Prague, a expliqué combien, pour les Japonais, les divergences au sein de cet ensemble d’Europe centrale ont rendu illusoire une telle coordination économique.

Séries télévisées turques en vecteurs d’influence

Armée syrienne : Mardi à Ankara, le président syrien par intérim, Ahmad al-Chareh (cf. L’envers du globe du 12.12.2024), a rencontré le chef de l’État turc, Recep Tayyip Erdogan, et discuter d’un pacte bilatéral de sécurité. Il serait envisagé que la Turquie dispose de bases militaires en Syrie et concourt à la formation d’une nouvelle armée nationale, après l’effondrement de celle de la dynastie des al-Assad.

Fictions : Le lien entre ces voisins tient aussi, à la marge, d’une convergence culturelle très contemporaine, dont celle autour des fictions télévisées turques. Selon Angelo Badillo Matos, de l’Institut espagnol Royal Elcano, ces séries d’une centaine d’épisodes doublées en arabe dialectal, notamment par des Syriens, forgent une “identité néo-ottomane” qui s’exporte particulièrement bien : 350 millions d’euros en 2023.

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Veuillez m’excuser du retard de l’envoi de ce matin, en raison d’un problème informatique.
Quel regard portez-vous sur la spécificité de l’Irlande au sein du bloc occidental (si tant est que cette notion tienne encore…) ? Est-ce qu’un autre sujet de la lettre retient votre attention cette semaine ? Vos réactions sont les bienvenues : lenversduglobe@bfmbusiness.fr

Prochaine édition le jeudi 13 février. 

Benaouda Abdeddaïm

L'envers du globe

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Par Benaouda Abdeddaïm

Bonjour, je suis Benaouda Abdeddaïm, journaliste féru de relations internationales, éditorialiste sur la chaîne d’information économique BFM Business. J’y interviens autour des questions mondiales - économie et géopolitique - dans différentes tranches et émissions, en mettant en lumière des sources “d’ailleurs” pour une analyse distanciée. En outre, je suis chargé d’enseignement au master d’affaires internationales de l’Université Paris Dauphine. Avec cette newsletter, chaque jeudi dans votre messagerie, vous pourrez obtenir des paramètres clés qui éclairent le monde autrement.

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