Désencerclement en Baltique - Séparatisme au Tyrol du Sud - Wahhabisme en Indonésie

Jonction russo-américaine : nouvelle configuration en région Baltique autour de Kaliningrad - Campagne électorale au Tyrol du Sud : séparatistes contre la politique italienne d'aménagement - Liens économiques entre l'Indonésie et l'Arabie Saoudite : facteur du wahhabisme (...)

L'envers du globe
10 min ⋅ 20/02/2025

Je suis Benaouda Abdeddaïm, éditorialiste international à BFM Business. Je vous propose un regard décentré sur l’actualité mondiale : un choix d’événements négligés, où s’imbriquent économie et géopolitique dans des enjeux décisifs. Abonnez-vous pour une perspective sans a priori et explorez ainsi des faits qui éclairent le monde autrement.

| SOMMAIRE

  • MOUVEMENTS DE FOND
    Jonction russo-américaine : nouvelle configuration en région Baltique autour de Kaliningrad

  • REPÈRES STRATÉGIQUES 
    - Campagne électorale au Tyrol du Sud : séparatistes contre la politique italienne d’aménagement
    - Gaz nigérian pour l’Europe via le Niger et l’Algérie
    - Réserve d’urgence de riz au Japon

  • LECTURES PARTICULIÈRES
    - Liens économiques entre l'Indonésie et l’Arabie Saoudite : facteur du wahhabisme
    - Fuite des cerveaux pakistanais
    - Politique chinoise d’une prochaine coalition allemande

| MOUVEMENTS DE FOND

Jonction russo-américaine : nouvelle configuration en région Baltique autour de Kaliningrad

“Je m'attends à ce que les tensions entre les États-Unis et la Russie diminuent au cours des prochains mois, ce qui aura également un impact sur l'oblast de Kaliningrad.”

Paolo Pizzolo, maître de conférences en relations internationales à l’Université Jagellonne de Cracovie (Pologne) - Source : BFM Business

Saboteurs : Quel est le sens de la pétition populaire adressée au Parlement lituanien pour interdire tout transit à travers le territoire de la Lituanie de trains en provenance ou à destination de la Russie et de son exclave de Kaliningrad, située sur la mer Baltique entre la Pologne la Lituanie ? “Un grand véhicule, comme un train, peut être utilisé afin de transporter des saboteurs, des matériels militaires et d’autres éléments capables de nuire à la santé des citoyens, à leurs biens personnels et à ceux de l’État, et également de déstabiliser la situation dans l’État”, peut-on lire dans le texte ouvert à signature sur Internet. Le Centre national de gestion des crises, à Vilnius, dit soupçonner “une attaque hybride” sous forme d’une tentative de désinformation. Nerijus Maliukevicius, lui, s’avère assez formel. Selon ce chercheur à l'Institut des relations internationales de l'Université de Vilnius, une application logicielle automatisée a été à l’œuvre en vue de gonfler une pétition factice. À l’examen du procédé, cet auteur d’une thèse de doctorat sur “la géopolitique informationnelle russe en Lituanie” pense que l’objet en est “simplement d’instiller la haine” envers les Ukrainiens. “Nous vivons sur une ligne de front, où pour chaque évolution en matière de défense ou de sécurité énergétique, il s’en suit de telles opérations de la Russie”, insiste-t-il.

Électricité : L’évolution en question réside dans la déconnexion réussie des pays baltes du réseau électrique contrôlé par la Russie, accomplie définitivement le 8 février, pour se synchroniser avec le système de l’Union européenne (UE), au nom d’une “nouvelle ère d’indépendance énergétique” décrétée par le Premier ministre lituanien, Gintautas Paluckas. Le PDG de l’opérateur lituanien du réseau de transport d’électricité, Rokas Masiulis, a évoqué la coupure du “dernier cordon ombilical” avec la Russie. Et à Kaliningrad, on en conçoit de l’amertume : en début de semaine, la publication en ligne NIA a prétendu que les habitants des pays baltes voisins “achètent d’urgence des allumettes, des bougies, des vêtements chauds, des couvertures et des générateurs”, du fait d’une poussée des prix de marché de l’électricité (un pic hier à 283 euros du mégawattheure en Estonie). Le phénomène serait purement conjoncturel, du fait d’un temps froid et venteux, à en croire les autorités qui n’établissent pas le moindre lien avec le basculement de réseau, ce que corrobore depuis Gdansk (Pologne), le directeur de Rochan Consulting. “Nous n'avons rien remarqué de nouveau ou d'inquiétant dans la région depuis que l'événement a eu lieu”, assure Konrad Muzyka.

Comme une île : Malgré le démantèlement des lignes à haute tension qui reliaient la Lituanie à Kaliningrad, ce territoire russe n’aurait rien à redouter, grâce à ses trois centrales électriques au gaz, alimentées par un gazoduc avec la Biélorussie et un terminal flottant de gaz naturel liquéfié, et puis son autre centrale fonctionnant au charbon. D’après le ministère russe de l’Énergie, cette capacité installée à partir de 2018 représente plus de deux fois la consommation maximale de l’oblast (région). Il n’en demeure pas moins que pour Roman Melnik, éditorialiste du portail letton d’information LA, Kaliningrad se retrouve “comme une île”, devant “désormais faire face seule”, écrit-il encore, “à des problèmes tels que la fréquence, le manque ou l'excès d'électricité”. Auparavant, certains analystes à l’intérieur de l’exclave, comme Ksenia Voloshensko, ont soulevé des interrogations quant à la réelle prise en compte nationale de sa “sécurité économique”. Dans un article universitaire à l’automne dernier, la directrice du Centre de recherche socio-économique (Université Emmanuel Kant de Kaliningrad) a estimé qu’une “attention insuffisante a été portée à sa garantie de viabilité face aux contraintes extérieures”.

Dent de dragon : La Lituanie ne cesse d’accroître ses moyens physiques d’encerclement, comme la fortification des ponts partagés avec ce territoire russe. Depuis octobre dernier, le ministère lituanien de la Défense fait déployer des obstacles en forme de “dent de dragon”. Vilnius met en avant une “menace” essentielle que forme sa propre géographie, coincée entre un oblast russe et la Biélorussie - le premier allié de la Russie. Mais, par effet de miroir, Nerijus Maliukevicius, de l’Institut des relations internationales de l’Université de Vilnius, explique que “le Kremlin est préoccupé par l’isolement” grandissant de son bout de territoire sur la mer Baltique. Moscou accuse Vilnius y compris de visées expansionnistes. En cause, une déclaration du président lituanien, Gitanas Nausèda, lors de l’inauguration d’un musée de la littérature : “Karaliaucius ne deviendra jamais Kaliningrad” - Karaliaucius, dénomination du XVIe siècle, version lituanienne de Königsberg, appellation de Kaliningrad du temps où elle était rattachée à la Prusse orientale.

Plus pragmatique : Pour sa part depuis mai 2023, Varsovie a recours au nom de Krolewiec, en invoquant un héritage culturel séculaire polonais, mais sans en revendiquer la souveraineté. Les Russes iraient même jusqu’à concéder, de manière relative, que les Polonais se font plus souples. Vadim Voynikov, professeur de droit public à l’Université Emmanuel Kant de Kaliningrad, perçoit une “différence de traitement” entre Vilnius et Varsovie. Ce juriste russe veut penser que la Pologne “mène une politique plus pragmatique”, tout en reconnaissant surtout que le territoire polonais n'est pas utilisé pour le transit avec le reste de la Russie, ce qui, forcément, autorise une autre approche. Au demeurant, le professeur Voynikov préconise “le développement d’itinéraires alternatifs par la mer Baltique”, faute “d’instruments efficaces pour obliger la Lituanie et l’UE à respecter leurs obligations internationales de transit des marchandises et des personnes”.

Route spéciale : Quoi qu’il en soit, l’État polonais poursuit imperturbablement ses travaux de fortifications militaires aux frontières, érigeant un “bouclier oriental” qui va s’étendre sur 400 kilomètres avec Kaliningrad et la Biélorussie, pour un budget alloué de 2,3 milliards d’euros. Il a été annoncé la construction, cette année, d’une route “spéciale” jusqu’à la limite de l’oblast russe afin de permettre à l’armée polonaise de “réagir plus rapidement à d’éventuelles failles de sécurité”. En novembre dernier, à peine réceptionnés, les chars K2 de fabrication sud-coréenne (Hyundai Rotem) ont été affectés à une brigade mécanisée à quelques kilomètres de la région russe. Une attention spécifique reste portée à la protection du “couloir de Suwalki”, une bande de terre longue de 65 km constituant la frontière lituano-polonaise et empêchant une continuité de la Biélorussie vers Kaliningrad. Mais la semaine dernière, c’est ailleurs, au-dessus de la baie de Gdansk, qu’un avion de reconnaissance russe, après son décollage de l’oblast, est entré sur 6,5 km dans l’espace aérien de la Pologne. Moscou a assuré qu’il ne s’est agi que d’une “défaillance du système de navigation”. Le dispositif de réaction aérienne de l’Alliance atlantique (OTAN) a, en tout cas, été mis à l’épreuve.

Pas peur : À de multiples reprises, le chef de la diplomatie polonaise, Radoslaw Sikorski, a décrit un risque d’une extraordinaire ampleur à ses yeux, dès lors qu’une centaine d’ogives nucléaires tactiques seraient maintenues dans l’exclave russe. Dans une tonalité qui tranche dernièrement, le Premier ministre lituanien, Gintautas Paluckas, a jugé utile de déclarer qu’il n’est “pas nécessaire de faire peur aux gens avec la menace de la guerre”, ce qui n’a pas empêché sa ministre de la Défense, Dovilė Sakalienė, de proclamer le lendemain : “Nous avons trois ou quatre ans pour nous préparer pleinement à une guerre majeure en Europe”. 

Marine russe : À nettement plus court terme, Lars Wedin, un ancien officier supérieur de la marine suédoise qui a été le chef du bureau stratégique de l’état-major de l’UE, dit s’attendre à “des semaines qui viennent aussi effrayantes que difficiles”. Ce membre de l’Académie de marine met en exergue le fait que la force navale russe a été “très peu endommagée” dans la guerre avec l’Ukraine et, en outre, que l’amorce de rapprochement, cette semaine, entre les États-Unis et la Russie peut amener le Kremlin à songer à réorienter ses moyens terrestres vers la région Baltique, jusqu’ici absorbés par le conflit en Ukraine. La vitesse à laquelle semble s’opérer une jonction d’intérêts entre Washington et Moscou - hier, le président américain, Donald Trump, a qualifié son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, de “dictateur sans élections” - va conduire les capitales de l’OTAN entourant la Baltique à réviser leurs plans.

Traces américaines : De cela, depuis la capitale biélorusse, le directeur du Conseil de dialogue de Minsk, Yauheni Preiherman, s’en montre persuadé. Il décrit un enchaînement implacable qui tournerait tout autant à l’avantage de son pays, la Biélorussie, dans le sillage de la Russie : “Si les États-Unis parviennent aussi à normaliser leurs relations avec Minsk, Vilnius suivra simplement les traces américaines. Et si la Pologne fait de même, la Lituanie n'aura d'autre choix que de suivre le mouvement, car sa politique de pression maximale et de sanctions économiques a complètement échoué (…). Si la Pologne devait changer sa propre politique à l'égard du Belarus, l'argumentation lituanienne perdrait rapidement de sa pertinence.”

Projets éoliens : Néanmoins une fois passée la phase de sidération, beaucoup autour de la Baltique veulent croire qu’une puissance de conviction commune peut faire garder le cap, par la prime systématique aux priorités de sécurité régionale. En novembre, la Suède a ainsi bloqué l’installation de treize projets éoliens, pour une capacité totale de 30 GW, à une dizaine de kilomètres de sa côte méridionale. Le ministère suédois de la Défense s’est justifié par la proximité de la forteresse de Kaliningrad. D’après une expertise militaire, le risque aurait été d’entraver le système de défense aérienne en cas d’attaque de missiles provenant de cet oblast. L'organisation industrielle européenne du secteur, WindEurope, a eu beau faire valoir que la Suède “risque de compromettre sa compétitivité industrielle et sa sécurité énergétique”, avec jusqu’à 47 milliards d’euros de pertes d’investissements privés, Stockholm a refusé de revenir sur son veto.

Sans l’Amérique : L’administration Trump va-t-elle finir par prendre en considération le sens de cette adaptation stratégique nord-européenne ? La perplexité gagne. Paolo Pizzolo, maître de conférences en relations internationales à l’Université Jagellonne de Cracovie (Pologne), avertit que si le nouveau gouvernement américain affaiblit un tant soit peu la position de l'OTAN, cela affectera également sa capacité à contenir ou à affaiblir la puissance russe dans la Baltique”. Pourtant, s’il faut s’en passer, alors, “les pays baltes et la Pologne continueront, avec l'aide du Royaume-Uni, et même sans celle des États-Unis, à contenir autant que possible la Russie dans la Baltique, en essayant d'isoler Kaliningrad”. Le stratège suédois Lars Wedin voit perdurer, coûte que coûte, la mission Baltic Sentry annoncée par l’Alliance atlantique une semaine avant l’alternance à Washington et destinée à protéger les infrastructures sous-marines critiques des riverains de cette mer. À défaut de moyens américains, le cas échéant, ceux des Britanniques, des Français, des Allemands et des Suédois prendraient le relais. Cependant, ajoute-t-il, “le problème le plus large qui pourrait se présenter est celui du renseignement satellitaire, car les Américains disposent de moyens dans ce domaine beaucoup plus importants”. À contre-courant, Agnia Grigas, analyste à l’Atlantic Council de Washington, passée par le ministère lituanien des Affaires étrangères, pousse l’idée que “l’approche innovante” du président américain se révèlerait “parfaite pour aider à démilitariser Kaliningrad”.

Rétrécissement : Personne dans cette Europe du Nord, pour l’heure, ne s’aventure à prononcer ouvertement la formule de dépit susceptible de provoquer un rétrécissement du dispositif américain. Le quotidien britannique Financial Times, sans citer de sources, a rapporté que “des officiels européens pensent que Donald Trump acceptera très probablement de retirer les troupes américaines des pays baltes et éventuellement plus à l’ouest encore”. En temps normal, la réaction classique des intéressés aurait été de refuser de commenter une “rumeur”. Hier, c’est le président lituanien, Gitanas Nauséda, en personne, qui a soutenu que “rien n’indique que les États-Unis s’y préparent”. Un bataillon américain de 800 soldats est stationné à une cinquantaine de kilomètres de Vilnius, non loin de la frontière avec la Biélorussie, “un élément dissuasif essentiel”, peut-on lire toujours sur le site Internet des forces armées lituaniennes.

Lac de l’OTAN : Mercredi, l'Estonie, où plus de 600 soldats des États-Unis sont également stationnés, a affirmé “aller de l'avant” en voulant augmenter sa puissance de feu grâce à des lance-roquettes multiples HIMARS, du constructeur américain Lockheed Martin, “l'un des systèmes d'armes vedettes que l'Ukraine a utilisé pour repousser l’invasion russe”, précise la télévision publique estonienne. En attendant la progression des pourparlers russo-américains, chacun autour de la Baltique - hormis bien entendu la Russie - escompte encore que perdure ce “lac de l’OTAN” supposé encercler les ports russes de Kaliningrad et de Saint-Pétersbourg. “Si j’avais été un général russe, je n’aurais pas du tour aimé cela”, lance le capitaine de vaisseau suédois Wedin. Dans un entretien mardi à l’hebdomadaire moscovite Argumenty i Fakty, l’un des conseillers clés du Kremlin et ex-chef du renseignement intérieur russe, Nikolaï Patrouchev, sûr de son fait, considère, lui, que c’en est fini “du rêve du 18e siècle” de “couper la Russie de l’accès maritime à l’Occident”.

| REPÈRES STRATÉGIQUES

Campagne électorale au Tyrol du Sud : séparatistes contre la politique italienne d’aménagement

Diagnostic : Une petite fille est amenée à l’hôpital pour une forte fièvre, à Brixen, une ville du Sud-Tyrol, province à majorité germanophone du nord-est de l’Italie. Sa mère déplore de ne pas avoir compris le diagnostic du pédiatre qui ne parle pas l’allemand. Ces derniers jours, le parti séparatiste Süd-Tiroler Freiheit (STF) a fait de cet incident une illustration des “graves conséquences” d’ignorer “l’obligation d’être bilingue”.

Autrichienne : Le contexte politico-social est celui de la campagne pour les élections municipales de mai. Cette fois, le STF peut espérer la deuxième place, en militant pour l’octroi de la nationalité autrichienne. Son programme comprend aussi une dénonciation de la politique italienne d’aménagement et des transports, qui viserait à “transformer les montagnes” du Sud-Tyrol en “Disneyland pour le tourisme de masse”.

Gaz nigérian pour l’Europe via le Niger et l’Algérie

4 400 km : Un gazoduc transsaharien (TSGP) de 4 400 kilomètres va bien acheminer du gaz du Nigeria au-delà de la Méditerranée, en traversant le Niger et l’Algérie. Les compagnies énergétiques des trois pays africains sont tombées d’accord sur leurs participations. Un conseiller de la présidence nigériane évoque “une initiative stratégique” pour des exportations de gaz vers l’Europe et “d’autres destinations internationales”.

Pont : Dans cette même optique, lors de la cérémonie de signature à Alger, le ministre algérien de l’Énergie a qualifié le TSGP de “pont stratégique entre l’Afrique et le monde”. Mohamed Arkab a affirmé qu'‘il permettrait de transporter de 20 à 30 milliards de m3 de gaz naturel par an. Ce gazoduc est également censé permettre d’approvisionner les pays du Sahel. L’investissement devrait avoisiner 12,5 milliards d’euros.

Réserve d’urgence de riz au Japon

+ 65 % : À la suite de mauvaises récoltes, plus de 20 % des réserves stratégiques de riz de l’État japonais sont mises sur le marché, dans l’espoir de refaire tomber la pression sur les prix de cet aliment de base. D’après les statistiques officielles, entre le début et la fin de 2024, le sac de cinq kilogrammes s’est vendu près de 65 % plus cher. Il n’y a plus eu un tel dérapage des étiquettes depuis les années 1970.

Vieillissement : Le Japon tente l’introspection. Le Mainichi relate une riziculture “souffrant du vieillissement de sa main-d’œuvre et de la hausse des terres abandonnées”. Ce quotidien, donnant en modèle “les pays occidentaux avec leurs compensations des revenus”, prévient en éditorial : “Si l'on ne s'attaque pas aux distorsions structurelles de la politique agricole, la sécurité alimentaire ne pourra pas être maintenue.”

[CONTENU PARTENAIRE]

Flux libre : le péage réinventé par APRR
En 2022, APRR inaugurait sur l’A79 le premier
péage en flux libre, un système de portiques intelligents capable d’identifier facilement plaques d'immatriculation et badges de télépéage. Depuis son déploiement, le trafic est fluidifié, les embouteillages, le stress et les risques d'accident réduits, les émissions de CO2 émises aux points de péage diminuées. Ce “Péage réinventé” est une avancée majeure pour le réseau autoroutier et pour les automobilistes.


| LECTURES PARTICULIÈRES

Liens économiques entre l'Indonésie et l’Arabie Saoudite : facteur du wahhabisme

Touristes : Tirer parti du traité de libre-échange avec le Conseil de coopération du Golfe. C’est l’intention formulée à Dubaï, la semaine dernière, par le ministre indonésien de l’Économie, Airlangga Hartarto, à son homologue saoudien, Faisal Alibrahim. Les exportations de l’Indonésie vers l’Arabie Saoudite ont augmenté de 11 % en 2024. Il est également question d’accueillir des touristes saoudiens dans l’île de Sumatra.

Promotion : Dans une recherche sur le financement saoudien en Indonésie et la diffusion du wahhabisme, A’an Suryana, de l’Université islamique internationale d’Indonésie, décrit la complexité de l’évolution de la promotion d’une lecture saoudienne de la foi, qui s’y est opéré avec des fonds substantiels depuis les années 1980, jusqu’au soutien à des cercles qualifiés de modernistes, comme les “Muhammadiyas”.

Fuite des cerveaux pakistanais

Nouveau chapitre : Une enveloppe globale de 40 milliards de dollars de dollars de prêts et d’aides dans le cadre d’un partenariat sur dix ans, impliquant secteurs public et privé, afin de sortir le Pakistan d’un interminable marasme économique et social. Cet engagement de la Banque mondiale a été salué par le gouvernement pakistanais, lundi, comme “un nouveau chapitre” pour différents domaines de l’économie.

Exode : L’exode des profils qualifiés en sera-t-il enrayé ? Muhammad Jehangir Khan et Junaid Ahmed, de l’Institut pakistanais de l’économie du développement, ont effectué les comptes des coûts de formation d’un diplômé de l’enseignement supérieur, avec ce que cela induit de graves pertes de productivité et, en retour, d’envois de devises par ceux qui sont allés exercer leurs talents ailleurs (à 54 % dans le Golfe).

Politique chinoise d’une prochaine coalition allemande

Échange : Une semaine avant les élections allemandes, le chef de la diplomatie de la Chine, Wang Yi, a rencontré le mieux placé pour la chancellerie, Friedrich Merz. Ils se sont parlé en marge de la Conférence de sécurité de Munich. L’agence de presse chinoise Xinhua rapporte le propos du chef de la CDU : “L’Allemagne soutient fermement le libre-échange et l’approfondissement de la coopération entre (…) l’Europe et la Chine.”

Pro-UE : À ce sujet, MERICS, centre de réflexion de premier plan à Berlin sur la Chine, a interrogé six experts allemands (économistes, stratèges…). Chacun plaide une politique cohérente avec l’UE. Pour Wolfgang Niedermark, du patronat industriel (BDI), le gouvernement devra “envoyer des signaux politiques clairs pro-européens” et '“impliquer les partenaires européens dans les activités bilatérales” avec Pékin.

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Comment voyez-vous évoluer les événements en Baltique en fonction du rapprochement entre les États-Unis et la Russie ? Est-ce qu’un autre sujet de la lettre retient votre attention cette semaine ? Vos réactions sont les bienvenues : lenversduglobe@bfmbusiness.fr

Prochaine édition le jeudi 27 février. 

Benaouda Abdeddaïm

L'envers du globe

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Par Benaouda Abdeddaïm

Bonjour, je suis Benaouda Abdeddaïm, journaliste féru de relations internationales, éditorialiste sur la chaîne d’information économique BFM Business. J’y interviens autour des questions mondiales - économie et géopolitique - dans différentes tranches et émissions, en mettant en lumière des sources “d’ailleurs” pour une analyse distanciée. En outre, je suis chargé d’enseignement au master d’affaires internationales de l’Université Paris Dauphine. Avec cette newsletter, chaque jeudi dans votre messagerie, vous pourrez obtenir des paramètres clés qui éclairent le monde autrement.

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